Nos associations dénoncent un nouveau Plan National d’Actions Loup (PNA) qui, au lieu d’être un projet de conservation de l’espèce, devient un plan dédié uniquement à l’élevage pour occire toujours plus de loups sous la pression des lobbies anti-loup.
Pire, le Plan consacre une part importante de ses actions à étudier la possibilité d’un déclassement de l’espèce, ce qui est une grande première en matière de PNA ! Il s’engouffre ainsi dans les annonces de la Commission Européenne d’étudier la révision du statut et il ne faudra donc pas compter sur la France pour s’opposer à un éventuel déclassement. Le déclassement du loup « autoriserait une gestion de type cynégétique », autrement dit le loup pourrait devenir une espèce chassable. En attendant, tout est fait pour tuer plus de loups : modalités de tirs assouplies, possibilité de relever le pourcentage de loups pouvant être tués et troupeaux décrétés comme ne pouvant pas être protégés (et où donc les loups pourront être abattus alors qu’aucun moyen de protection n’est mis en place). Sans compter la volonté de changer de méthode d’estimation de la population de loups : non pas pour suivre scientifiquement l’espèce mais bien pour augmenter le plafond de tirs (plus de loups comptés = plus de loups abattus…).
Malgré l’augmentation, quoique très ralentie, des effectifs de loups, les dommages aux troupeaux restent stables, Pourquoi alors amplifier la régulation orchestrée depuis quelques années déjà par les pouvoirs publics ? Pourtant, les moyens de protection des troupeaux fonctionnent : « les ¾ des éleveurs attaqués en 2022 ont subi une ou deux attaques » (Lettre de la Dreal Auvergne-Rhône-Alpes, InfoLoup n° 40).
Pourquoi aussi rendre quasiment inexistant les tirs d’effarouchement qui ont un effet d’apprentissage sur les loups. Car un loup mort n’apprend pas…
Donnons plutôt la priorité au développement des moyens de protection plutôt qu’au développement des moyens de destruction !
Tout n’est manifestement fait que pour satisfaire les lobbies de l’élevage, au mépris de la nature et de la volonté de la grande majorité des citoyens français. Un élevage porté aux nues au sein du PNA, un élevage qui n’aurait que des vertus, notamment pour la biodiversité. Sur quel fondement scientifique se fondent les rédacteurs alors qu’on sait que les Alpes du Sud sont soumis à un surpâturage intense (V.Vignon, le Courrier de la Nature n° 278) ou que les rivières du Doubs sont polluées par la filière Comté ?
Inversement, rien sur le rôle bénéfique du loup et ses bienfaits écosystémiques. Le loup, en régulant les populations d’ongulés sauvages, s’avère pourtant être un allié des forestiers en dispersant les grands groupes de cervidés par exemple, en réduisant la pression des herbivores sur les jeunes pousses et en permettant ainsi aux jeunes arbres de ne pas être broutés. Le loup est un allié des agriculteurs et des chasseurs également : sa régulation des cervidés et des sangliers pourrait réduire les dégâts de ces derniers aux agriculteurs qui s’élèvent à « 80 millions d’euros par an » (Fédération Nationale des Chasseurs), un montant indemnisé par les chasseurs.
Il est enfin intolérable que l’État français ait transformé un Plan de conservation en plan de gestion du loup avec une politique de tirs toujours plus intensive alors que le PNA précédent n’a pas été évalué (sur l’effet des tirs ou l’effet des mesures de protection des troupeaux), ce qui est pourtant la règle pour un PNA.
Pour toutes ces raisons, ce nouveau Plan National d’Actions Loup ne mérite certainement pas de porter ce nom et c’est pourquoi nos associations s’opposent fermement à sa mise en œuvre.
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