Cages minuscules, entassement dans des hangars obscurs, stress et mort, voilà les tristes conditions d’élevage des dix-neuf millions de faisans et perdrix destinés chaque année au loisir de la chasse en France. L’ASPAS a enquêté sur une pratique bien éloignée de l’écologie dont se vantent les chasseurs.
L’ASPAS a réussi à filmer de l’intérieur 9 élevages de faisans et de perdrix dans l’Allier, la Drôme, l’Isère et le Gard. Leurs conditions y ressemblent terriblement à celles des animaux de boucherie.
Le calvaire débute par le maintien des oiseaux destinés à la reproduction dans de minuscules cages à sol grillagé. Les œufs étant placés ensuite en incubateurs jusqu’à l’éclosion, les poussins n’ont jamais de contact avec leur mère. Ils grandissent entassés dans des hangars obscurs entrainant stress et agressivité entre congénères. Pour éviter qu’ils ne s’entretuent à cause de cette concentration artificielle, les éleveurs accrochent souvent un ustensile en plastique dans leur bec, en perforant douloureusement la cloison nasale. Des mouvements de panique entrainent bien souvent collisions, pendaisons, écrasements ou étouffements.
Lorsqu’ils approchent de l’âge adulte, une partie des animaux sont placés dans des volières pour quelques semaines, avant d’être entassés dans des caisses, transportés en camion et livrés chez les gestionnaires cynégétiques qui les ont achetés.
Les chasseurs prétendent que ces élevages sont destinés à « renforcer les populations ». Mais tous les éleveurs chez qui nous avons enquêté ont confessé que ces lâchers de « cocottes » ont lieu quelques heures avant les parties de chasse du week-end, l’objectif étant juste de tirer sur des cibles faciles. La réalité est donc bien loin des discours officiels…
Par ailleurs, les études montrent que les animaux lâchés échappant aux tirs ont un taux de mortalité élevé. En cause : leur inadaptation à la vie sauvage. Dans la nature, les poussins suivent l’apprentissage de leur mère et apprennent à trouver de la nourriture et à échapper aux prédateurs. La vie en élevage ne le leur offre pas ces savoirs indispensables à leur survie.
Ces élevages violents pour les animaux et néfastes à la nature sont une preuve de plus que les chasseurs ne sont en rien les « premiers écologistes » qu’ils prétendent être. Pas dupes, les Français mis au courant de ces lâchers y sont majoritairement (65%) défavorables*.
Parce que ces pratiques sont cruelles, totalement inutiles et dépassées, l’ASPAS demande l’interdiction de l’élevage des animaux pour la chasse.
Une pétition est lancée pour soutenir cette demande :