Protection du loup affaiblie : une terrible régression écologique

Communiqué de presse du 25 septembre 2024

La décision scandaleuse de rabaisser le niveau de protection des loups, votée ce 25 septembre par une majorité d’Etats membres de l’UE (dont la France), créé un dangereux précédent en termes de conservation des espèces et laisse présager un avenir écologique très sombre, en pleines crises climatique et d’effondrement de la biodiversité.
L’ASPAS, qui a lutté dès le retour spontané du loup en France au début des années 90 pour que l’espèce soit strictement protégée, s’indigne de cette décision purement politique gravissime, à rebours de toute recommandation scientifique.

Aujourd’hui, le loup est strictement protégé par la Convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel en Europe de 1979, dont les dispositions sont reprises par la directive européenne du 21 mai 1992 dite « Habitats ».

Si la Convention de Berne, dont le prochain comité permanent est prévu pour début décembre, approuve cette demande de déclassement portée par la Commission européenne, les conséquences seraient dramatiques non seulement pour les loups, mais aussi pour l’ensemble de la biodiversité dont nous faisons partie et dont nous dépendons…   

Affaiblir le statut de protection du loup :  

  1. C’est ouvrir la voie à une véritable régulation des loups, avec mise en place de quotas de chasse ;  
  2. C’est réduire la valeur écologique du loup et banaliser davantage les atteintes à son égard (risque de recrudescence du braconnage et peines moins importantes) ; 
  3. C’est mettre à mal tous les efforts de conservation menés ces dernières décennies permettant à l’espèce de se rétablir ;  
  4. C’est mettre en péril une population toujours considérée en mauvais état de conservation par l’UICN ;  
  5. C’est mettre à mal tous les efforts et investissements déjà déployés par l’UE en faveur d’une cohabitation harmonieuse entre les grands prédateurs et les activités d’élevage ;  
  6. C’est dénigrer l’ensemble des éleveurs qui sont favorables à l’idée de coexister avec la faune sauvage, et qui ont consenti beaucoup d’efforts dans la protection de leurs troupeaux pour se prémunir des attaques de loup ;  
  7. C’est appauvrir la biodiversité et augmenter les déséquilibres écosystémiques, en pleine 6e extinction de masse ;  
  8. C’est priver les agriculteurs de régulateurs naturels des ongulés sauvages qui peuvent occasionner des dégâts sur leurs cultures (sangliers, cerfs, chevreuils, etc.) ;    
  9. C’est priver les forestiers de précieux alliés naturels pour disperser les cervidés et favoriser la régénération de la végétation ;  
  10. C’est créer un dangereux précédent et ouvrir la porte à d’autres régressions environnementales.

L’ASPAS en appelle désormais à la responsabilité et à la sagacité du comité permanent de la Commission de Berne, afin que la voix des scientifiques, des associations de protection de la nature et des éleveurs ouverts à la cohabitation avec les loups soit entendue et respectée.  

Contact presse ASPAS : presse@aspas-nature.org

© Photo d’en-tête : V. Cech

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