Pendant plus de 2 heures, le Président Emmanuel Macron a répondu ce vendredi 4 décembre aux questions des journalistes du média BRUT sur de nombreux sujets de société.
Dans la section “écologie”, le sujet de la chasse, de son lobby, et des “millions de chasseurs” ont été abordés pendant quelques minutes (écouter à partir de 1h54).
Morceaux choisis :
“La chasse est une activité qu’il faut encadrer, à laquelle il faut reconnaître sa place, y compris dans la préservation de la biodiversité et la structuration de notre ruralité, et donc j’assume totalement les mesures qui ont été prises.”
“On a fait une réforme du permis (qui était jusque là très injuste : ceux qui avaient le plus d’argent pouvaient chasser entre les différents départements), et à côté de ça on a dit aux aux chasseurs vous devez être responsabilisés.”
“On a enfin réussi à créer l’Office Français de la Biodiversité (…) On a rassemblé les équipes du Ministère de l’Ecologie, celles et ceux qui préservaient la biodiversité, et celles et ceux qui représentaient les chasseurs, c’est-à-dire des personnes qui ne se parlaient pas. On a réussi à mettre en place un système où chaque année il y a un dialogue entre experts, entre toutes ces sensibilités, pour parler des espèces et de la chasse. Et donc permettre de préserver notre biodiversité, pour avoir ce qu’on appelle (pardon pour le jargon) une gestion adaptative des espèces. Je pense que c’est intelligent de faire ça”
48h après le décès du jeune Morgan Keane devant sa maison, tué par un chasseur à Calvigac dans le Lot, il aurait été digne de la part du chef de l’Etat d’avoir une pensée pour sa famille et de remettre en cause l’insécurité liée à la chasse, mais non… La réforme MAJEURE et en PROFONDEUR de la chasse demandée depuis tant d’années par l’ASPAS ne semble pas encore avoir atterri sur la bureau d’un Emmanuel Macron qui, à l’entendre parler de chasseurs “acteurs de la biodiversité”, de “ruralité”, et de “gestion adaptative des espèces” n’a visiblement d’oreilles que pour la Fédération Nationale des Chasseurs, son président Willy Schraen et le lobbyste Thierry Coste…
Quoique ! Il y a UNE phrase qui, si on prend M. Macron au mot, pourrait s’avérer particulièrement révolutionnaire… Lisez bien :
“Les chasseurs, on veut lutter contre les pratiques qui ne sont pas conformes au bien-être animal, on veut réduire les pratiques qui objectivement choquent, et qui ne sont pas conformes au monde dans lequel on vit, et en même temps on veut reconnaître que les chasseurs sont des acteurs de la biodiversité et de la ruralité, ce qui est une réalité.”
Pas conformes au bien-être animal… Voyons voir, cela mettrait donc un terme à (liste non exhaustive) :
- Le déterrage des renards, blaireaux, ragondins,
- La chasse à courre (lire notre article),
- La chasse sur des animaux en captivité (lire notre enquête),
- Les élevages de gibier (lire notre enquête),
- La chasse à la glu, aux pantes, à la matole,
- Aux pièges tuants et non tuants,
- …