Le 24 juin, le préfet de l’Hérault a donné son feu vert pour des “tirs renforcés” contre des loups qui seraient responsables d’attaques de brebis dans une zone décrétée comme “difficilement protégeable”, dans le nord-est du département.
L’ASPAS dénonce une fois de plus la manie de l’État de miser sur l’abattage plutôt que l’anticipation et la cohabitation, de surcroît à l’encontre d’une espèce protégée qui recolonise naturellement les territoires d’où l’homme les avait une première fois exterminés, et dont les effectifs sont très faibles dans ce département (4 individus seulement officiellement présents). Il se pourrait même que ces abattages laissent orphelins des louveteaux en ce début d’été, une femelle ayant été identifiée !
Alors que de nombreux éleveurs en France s’adaptent à la présence des grands prédateurs, en s’aidant notamment de chiens de protection, une petite minorité n’accepte toujours pas le retour inéluctable des loups, et obtiennent des autorités le droit de tirer sur une espèce pourtant strictement protégée au niveau européen…
Plus choquant encore : la zone est décrétée comme “difficilement protégeable” (ZDP) non pas pour des raisons topographiques, mais en raison de la densité des troupeaux de brebis… Pas de place pour la nature sur le plateau des moutons ! Surtout que ces ZDP permettent aux éleveurs qui subissent des prédations de demander des “tirs de défense renforcés” (maximum 10 chasseurs, équipés de lunettes à visée thermique…), sans même justifier de protéger leurs troupeaux ; c’est le cas pour l’éleveur en question, qui préfère se passer de patous…
Avec de telles garanties, il n’est pas étonnant que certains éleveurs comptent sur les indemnisations plutôt que les aides à la protection*… La faute en partie à l’État qui préfère s’acheter la paix sociale à court terme, plutôt que de travailler à l’apaisement sur le long terme. Les loups sont pourtant de retour, et ils sont là pour rester : (ré)apprenons donc à cohabiter !
contact presse : presse@aspas-nature.org
* des indemnisations qui, à la date du 9 mai 2022, se chiffraient à… 520 euros (1 brebis tuée)