100 loups à tuer : l’État fait décidément fausse route

Mardi dernier s’est tenu à Lyon le Groupe National Loup regroupant tous les acteurs du dossier Loup sous la présidence de monsieur le Préfet coordonnateur, en présence de différents acteurs du monde associatif, de l’élevage, des espaces protégés, des administrations, de l’Etat et du conseil scientifique.

Au sortir de cette réunion et comme suite aux vifs échanges qui s’y sont tenus, nos ONG, l’ASPAS et Ferus, souhaitent :
– réaffirmer le statut d’espèce protégée du loup en France
– rappeler que l’objectif à atteindre est bien une cohabitation apaisée en France entre les loups et le pastoralisme.

Au moment où les citoyens indiquent par leurs votes une très forte demande sur l’écologie et les animaux, l’État se trompe de priorité et ne montre aucune vision d’avenir. Nous dénonçons avec vigueur le nouvel arrêté en préparation qui propose de passer de 10 / 12 % de loups abattus à 17 / 19 % par an soit une centaine d’individus pouvant être tués annuellement ! Dans cette nouvelle configuration, et si nous suivons les recommandations de l’expertise du Museum National d’Histoire Naturelle publiée en 2017, l’État va mettre en danger la population lupine. Encore une fois, nous rappelons que l’efficacité des tirs n’est démontrée ni scientifiquement ni sur le terrain et nous appelons tous les citoyens à exprimer leur opposition en prenant part à la consultation publique lancée par le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire.

100 loups à tuer : l’État fait décidément fausse route

Nous dénonçons le fait que l’État, qui n’applique pas les 12 mesures de protection prévues au Plan National Loup, est en train de mettre en place une régulation abusive de la population, en contradiction avec le droit communautaire et national, et la biologie de la conservation. Ce que dénonce aussi le CNPN dans son avis défavorable donné sur le projet d’arrêté en mettant d’ailleurs en cause l’administration qui ne se fixe plus comme objectif premier de diminuer les dommages, mais bien de limiter l’extension du loup.

L’ASPAS et Ferus rappellent leur opposition à cette politique de tir et à l’augmentation continue des plafonds ou « quotas »  et appellent à un renversement en urgence des priorités. Ces dernières doivent être impérativement données à l’amélioration, à la bonne mise en œuvre et à l’innovation des moyens de protection, seul gage d’une cohabitation réussie.

Nos ONG demandent à l’État de retrouver la raison et de prendre au plus vite dans un calendrier précis les mesures suivantes :

1- Procéder à une évaluation rapide et partagée de l’impact des tirs sur la prévention des attaques comme annoncé dans le Plan national loup (PNL) et comme demandé depuis plusieurs années.

2- Développer une véritable ingénierie de protection s’appuyant non seulement sur le triptyque (berger / chiens de protection / parc de contention) mais aussi sur l’expérimentation de nouveaux moyens d’effarouchement et de protection (Fox light, Fladries, etc.)

3- La mise en place, dès l’été 2019, d’une conditionnalité effective des indemnisations des dommages, comme aussi annoncé dans le PNL, avec contrôle de la mise en œuvre des moyens de protection.

4- L’abandon du concept de non-protégeabilité des troupeaux et de la gestion différenciée des tirs sur les fronts de colonisation.

5- L’Engagement formel de l’État d’un portage politique par le gouvernement du statut de protection du loup en respect de nos engagements internationaux.

A l’heure où les scientifiques et les dirigeants du monde, y compris la France, s’alertent de l’effondrement de la biodiversité et où les citoyens se mobilisent de plus en plus en faveur de la protection de la nature, nous rappelons que le retour du loup est une chance pour la France et pour ses écosystèmes dont il complète naturellement la chaîne alimentaire. Nous devons réapprendre à vivre avec la Nature sauvage qui, compte tenu de la qualité de nos biotopes, ne demande qu’à revenir et non à être combattue.

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