Troisième victoire de l’ASPAS contre les arrêtés illégaux des préfets : l’association obtient à nouveau la suspension des tirs de loups, cette fois-ci dans la Drôme.
Après la suspension de 7 arrêtés de tirs dans les Alpes-Maritimes, puis de 2 arrêtés dans les Alpes-de-Haute-Provence, 2 nouveaux arrêtés de tirs dans la Drôme viennent d’être suspendus par le Tribunal administratif de Grenoble à la demande de l’ASPAS et de la LPO Drôme.
Notons qu’à la suite de ces premières victoires des protecteurs de la nature, et la date d’audience approchant, le préfet de la Drôme venait de modifier ses propres arrêtés pour tenter de leur donner une apparence de légalité. Le juge n’a pas été dupe.
Le Juge administratif a estimé que ces arrêtés, en prévoyant le tir de plusieurs loups lors de la même opération, ne respectaient pas le protocole interministériel du 15 mai 2013 et l’article 16 de la Directive Habitat permettant de déroger à la protection stricte du loup. Le juge relève également l’insuffisance des mesures de protection effectivement mises en oeuvre par les éleveurs concernés. L’ASPAS déplore de devoir avoir recours à la justice pour faire respecter la loi et les espèces protégées, ce que veulent les citoyens.
80% des Français* sont « farouchement opposés à l’éradication du loup » et 76 % considèrent que le prédateur a toute sa place dans notre pays, que ces sondés soient urbains ou ruraux.
Avec ou sans loup, la filière ovine se porte mal économiquement. Les deux tiers de l’élevage sont subventionnés, et les contribuables seraient en droit de demander des comptes sur ce que l’on fait de leur argent. Certaines associations demandent l’arrêt de ces subventions tant que les éleveurs ne respecteront pas le reste de la population. Beaucoup d’anti-loups se comportent comme si la montagne leur appartenait, méprisant leurs concitoyens (dont beaucoup exercent des professions aussi dures que les leurs), qui désirent profiter eux aussi d’une nature authentique.
Combien de temps encore l’État se servira du loup comme bouc émissaire de la crise de la filière ovine ? Combien de temps pour qu’enfin les affirmations et propositions de protection des troupeaux par les spécialistes du loup soient reconnues et mises en place par les services de l’État ? L’ASPAS condamne fermement la politique anti-loups relayée par le gouvernement.
*Source : Sondage IFOP, commandé par l’ASPAS et One Voice, du 24 au 27 septembre 2013, sur un panel de 1000 personnes représentatives de la population française.