Le préfet du Var vient d’ordonner les « tirs de prélèvements » de 4 loups sur le plateau de Canjuers, du 2 janvier au 28 février prochains, par des chasseurs ingérés et ingérables. Canjuers, c’est là que 4 loups ont déjà été abattus par des chasseurs le 24 septembre et le 12 novembre dernier dans le cadre d’un arrêté similaire qui permettait le tir de… 3 individus maximum ! Après ce braconnage avéré, le préfet Pierre Soubelet envoie donc un signal fort à ces chasseurs hors-la-loi, en leur offrant 4 loups de plus à flinguer.
Le précédent arrêté de M. Soubelet autorisant les chasseurs à tuer des loups sans encadrement par les agents de l’État a entraîné un massacre tout aussi prévisible qu’illégal : les chasseurs ont abattu tous les loups qu’ils pouvaient, sans respect des limites fixées. L’ASPAS porte plainte pour destruction d’espèce protégée. Quelques semaines après ce carnage incontrôlé, la décision du préfet d’ordonner le tir de 4 autres loups dans les mêmes conditions est tout simplement révoltante. Le blanc seing donné par l’État est clair : il n’y a plus de respect des lois et plus de protection de la nature.
L’abattage d’un total de 8 loups reviendrait à éliminer une meute entière, alors que le département du Var ne compte que 2 à 3 meutes et que le loup est une espèce strictement protégée. Au mépris de ses obligations européennes, l’État veut atteindre par tous les moyens le nombre de 36 loups pouvant être abattus cette saison en France. Pourtant, sur le plan réglementaire, ce nombre ne peut pas être un objectif : c’est un nombre maximal de dérogations à délivrer dans des conditions bien précises… qui ne sont jamais remplies à Canjuers, où des milliers de moutons sont mis à pâturer sans surveillance ni protection.
Des éleveurs qui ne protègent pas leurs moutons, des chasseurs qui ne respectent pas les règles, un préfet qui encourage le braconnage d’une espèce protégée… Avec la bénédiction d’une ministre de l’Écologie ! C’est en effet l’arrêté du 5 août 2014 pris pour « expérimentation » par Ségolène Royal qui permet le tir des loups par des chasseurs non encadrés par les services de l’État. Cette « expérimentation » désastreuse a assez duré. L’ASPAS demande plus que jamais à la ministre l’abrogation de son arrêté, et examine les possibilités d’attaquer l’arrêté préfectoral du Var pour obtenir sa suspension.