Les cadeaux électoraux de Nicolas Sarkozy aux chasseurs sont illégaux ! L’ASPAS saisit le Conseil d’État

Le braconnage des voix est ouvert. Le Président de la République, candidat non encore déclaré , afin de satisfaire la branche la plus extrémiste de la chasse française, déjuge le Conseil d’État qui a fait fermer la chasse aux oies fin janvier. 
À l’instar du Japon qui tue des baleines « à des fins scientifiques », Nicolas Sarkozy déclare, en toute illégalité, la « chasse scientifique » de l’oie cendrée. Il revient également sur les engagements de la Table Ronde chasse, de ne plus chasser pendant 5 ans, le courlis cendré et l’eider à duvet, deux espèces en mauvais état de conservation ! Nous sommes aujourd’hui bien loin de l’image du président le plus écologiste de la planète qu’il voulait donner lors du Grenelle de l’Environnement.

Le 23 décembre dernier, le Conseil d’État avait enjoint au gouvernement de clôturer la chasse aux oies (oies cendrées, rieuses et des moissons) au plus tard le 31 janvier, puisqu’à cette date, elles ont commencé leur migration vers leurs lieux de reproduction.

Colère chez les chasseurs qui entendent chasser toujours plus et plus longtemps. Aubaine pour le Président de la République, au plus bas dans les sondages, pour reconquérir les voix des chasseurs.
Après les avoir reçus le 30 décembre à l’Elysée, et leur avoir promis une montagne de nouveaux privilèges, après avoir fait voter par le Sénat, jeudi 2 février, une nouvelle loi sur la chasse comportant une niche fiscale bien mal venue, il a fait publier, samedi 4 février, deux nouveaux arrêtés. 

1- Fin du moratoire de la chasse de deux espèces en très mauvais état de conservation, le courlis cendré et l’eider à duvet. Ces deux espèces sont inscrites sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).

2- Proclamation de la « chasse scientifique » aux oies ! Il s’agit là d’un véritable camouflet que le chef de l’État inflige au Conseil d’État qui a statué, il y a tout juste un mois, sur l’illégalité de la chasse de ces espèces au-delà du 31 janvier.

L’ASPAS a donc déposé deux recours devant le Conseil d’État dès ce matin, et a saisi la Commission Européenne, qui s’est montrée très « intéressée » par le comportement des « autorités françaises » vis-à-vis des engagements internationaux de notre pays.

L’ASPAS dénonce les dérapages à répétition du candidat-Président de la République en faveur d’un lobby déjà particulièrement choyé par les politiques publiques de notre pays, et attend un peu plus de sens des responsabilités de celui qui prétend assumer son rôle de Président de la République jusqu’à la fin de son mandat. 

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