Arrêté par la police danoise le 21 juillet dernier à Nuuk, au Groenland, où il préparait une action pacifique contre un nouveau baleinier japonais, le militant écologiste Paul Watson risque une extradition vers le Japon, où les conditions carcérales sont régulièrement décriées par les ONGs telles qu’Amnesty International ou Human Rights Watch. L’entourage de Paul Watson dénonce une arrestation purement politique, et s’inquiète du sort que réserve le Japon à l’activiste américano-canadien de 73 ans.
Une arrestation politique
Le fondateur de Sea Shepherd, qui a lutté toute sa vie contre la chasse aux baleines, était visé par un mandat d’arrêt international émis en 2012 par le Japon. Ce dernier, qui est l’un des trois seuls pays du monde (avec l’Islande et la Norvège) à perpétuer la chasse à la baleine malgré le moratoire international de 1986, accuse Paul Watson de « conspiration d’abordage » pour des faits fumeux qui remontent à 2010, lors d’une action qui visait un baleinier japonais dans l’Antarctique.
A ce stade, nul ne sait s’il y a eu un accord tacite entre le Danemark et le Japon pour procéder à l’arrestation du capitaine Watson. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que le Royaume n’a pas vu d’un bon œil les récentes actions de la Fondation Paul Watson pour dénoncer le massacre des dauphins aux îles Féroé (territoire danois), une « tradition » barbare toujours d’actualité en 2024… Et le Japon, de son côté, vient scandaleusement de larguer les amarres du Kangei Maru, un nouveau navire de guerre destiné à poursuivre la chasse aux baleines dans les coins les plus reculés de la planète, alors que le pays a déjà été condamné par la Cour internationale de justice en 2014 pour ne pas avoir respecté le moratoire de 1986…
Comme le résument les auteurs d’une tribune parue en soutien de Paul Watson dans le journal Le Monde, le 10 août dernier, « non seulement le Japon ne respecte pas le droit international et les règles soutenues par une très grande majorité de l’opinion publique, mais il obtient en plus l’arrestation de celui qui incarne par ses actions le respect de ces règles. On se retrouve ainsi dans une situation absurde et totalement inique où l’on arrête le justicier sur demande du criminel ».
L’ASPAS, qui avait décerné un trophée de plumes à Paul Watson en 2012, exprime toute sa solidarité avec l’écologiste et rejoins le mouvement #FreePaulWatson pour exiger sa libération au plus vite. L’infatigable « berger des océans », dont les actions non violentes ont permis toutes ces années de sauver plus de 5000 baleines des harpons, est un modèle pour des générations entières de militants écologistes qui agissent pour la protection des animaux sauvages et dénoncent toutes les injustices à leur égard.
#FreePaulWatson : signez les pétitions !
Trois pétitions circulent en soutien à Paul Watson. La première a été lancée par le journaliste Hugo Clément dès le 22 juillet, pour demander à Emmanuel Macron d’intervenir dans la libération de l’activiste.
La seconde pétition, lancée par Sea Shepherd France, est adressée à la première ministre danoise, Mette Frederiksen, pour empêcher l’extradition du Paul Watson vers le Japon.
La troisième, également lancée par Sea Shepherd France sur la plateforme MesOpinions, demande à Emmanuel Macron d’accéder à la demande de Paul Watson d’obtenir l’asile politique et la citoyenneté française.
Pour rester informés l’évolution de l’arrestation de Paul Watson, suivez les pages Instagram de Sea Shepherd France et du média Vakita qui sont présents sur place au Groenland.
Photo d’en-tête © Paul Watson Foundation