Le 24 mai 2011, le Tribunal Administratif de Clermont-Ferrand a annulé, suite au recours déposé par l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages et la LPO Auvergne, l’arrêté préfectoral du 9 juillet 2010 relatif au classement des fouines, renards, corneilles noires et pies bavardes dans le Cantal, pour la saison 2010-2011.
L’ASPAS et la LPO Auvergne ont mené conjointement un combat pour la réhabilitation des animaux dits «nuisibles» sur le département du Cantal. Grâce à cette victoire inter-associative, ces espèces ne pourront plus être détruites en au-delà de la période de chasse, le tribunal ayant reconnu le caractère illégal de l’arrêté pris par le préfet du Cantal.
Le classement “nuisibles” de certaines espèces animales a de graves conséquences, sur les populations de ces espèces, mais aussi sur leur milieu. Ce classement par arrêté préfectoral autorise la destruction par le piégeage ou le tir de ces «nuisibles», toute l’année et sans qu’aucun quota ne soit précisé.
D’innombrables données scientifiques ont clairement établi l’utilité des prédateurs naturels (fouines et renards) quant à leur environnement car ils sont des éléments essentiels à l’équilibre d’un milieu, en régulant les populations de divers rongeurs.
Cette décision juridique représente un pas important vers la réhabilitation des soi-disant «nuisibles». La lutte menée en faveur de ces animaux sauvages par l’ASPAS depuis plus de 30 ans, contribue ainsi à la reconnaissance de leur rôle prépondérant dans l’équilibre de nos écosystèmes et de leur intérêt au sein de notre patrimoine naturel. En l’état actuel de la biodiversité, la notion de nuisibilité est en complète contradiction avec la nécessité de conservation des espèces, fragilisées par la pression croissante des activités humaines.
Un nouvel arrêté préfectoral concernant le classement des espèces « nuisibles » pour la saison de chasse 2011-2012 va très prochainement voir le jour. Nous espérons que cette victoire juridique incitera le préfet du Cantal à ne pas reclasser les espèces récemment réhabilitées et à ne plus céder aux pressions de quelques électeurs-chasseurs, constamment en décalage avec l’état réel des milieux naturels et de notre biodiversité.