Les éleveurs n’entendent plus cohabiter avec la nature sauvage, y compris dans les espaces protégés. Si la cohabitation n’y est pas possible, ce ne sont pas les loups qu’il faut éloigner, mais bien les troupeaux ! Les Français, qui subventionnent à la fois l’élevage et les Parcs, demandent majoritairement des loups.
Nous avons peu de loups
L’Italie accueille 1500 loups, l’Espagne 2500, la France seulement 300. Mais c’est en France que leur présence passe pour insupportable, au point que des personnages politiques (1) mentent effrontément ou se fourvoient dans des opérations illégales (2). Pour occulter les véritables problèmes économiques de l’élevage ovin, les syndicats agricoles focalisent leurs troupes sur la haine de l’animal sauvage, y compris au cœur des Parcs nationaux.
Nous avons peu de nature
La France compte moins de 1 % de nature réellement protégée, notamment grâce à des Réserves naturelles et des Parcs nationaux. Dans ces espaces, financés par les contribuables, destinés à préserver la biodiversité les pouvoirs publics ont chassé la faune au profit des troupeaux de moutons alors que le surpâturage dégrade et appauvrit inexorablement les sols (3). N’y a-t-il plus la moindre place pour les milieux et les animaux sauvages ?
Nous avons peu de démocratie
Nos terroirs et notre patrimoine naturel n’appartiennent pas aux seuls éleveurs, qui se comportent comme des propriétaires irascibles, méprisants des autres Français. Or, la majorité d’entre nous veulent le maintien des loups dans nos territoires (Voir les résultats du sondage IFOP ASPAS – ONE VOICE). Pas pour y faire de l’agriculture ou de l’élevage comme sur le reste du territoire national, mais bien pour y conserver une faune riche, dont le loup est devenu l’espèce emblématique.
Et nous voulons des loups !
Le loup est un atout pour les milieux naturels et pour la forêt française. Nous comptons sur les responsables politiques et sur les médias pour traiter le dossier du loup avec plus de sang-froid et moins de clientélisme. Tous les Français ne sont pas éleveurs, et tous les éleveurs ne sont pas anti-loups.
(1) En avril dernier, Christian Estrosi a prétendu devant l’assemblée générale chasseurs des Alpes-Maritimes que les loups avaient été emmenés par les agents de l’État !
(2) De nombreuses battues illégales ordonnées par des préfets (représentants de la loi) ont été stoppées par les recours juridiques d’associations citoyennes, comme l’ASPAS. La battue du 10 juillet en plein cœur du Parc des Écrins, organisée avec la complicité de son directeur, montre que désormais les élus et les administrations se comportent ouvertement comme des braconniers.
(3) Le piétinement et le broutage excessif aboutissent à l’accélération de l’érosion des sols par le vent et le ruissellement, à la disparition de la végétation ou encore à l’invasion de plantes indésirables.