Le putois d’Europe va mal. Depuis les années 70 sa population est en déclin. En cause : la disparition des zones humides, des haies, l’augmentation des grandes cultures intensives, la densification du réseau routier, entres autres. Mais aussi, en France, le piégeage et la chasse…
En juillet 2021, l’ASPAS et d’autres associations ont remporté une victoire significative devant le Conseil d’État : le retrait du putois de la liste des Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD) dans les deux derniers départements où il avait encore ce statut : le Pas-de-Calais et la Loire-Atlantique.
Depuis cette date, le putois n’est plus considéré comme nuisible dans aucun département de France. Il figure en revanche toujours parmi les espèces chassables… C’est pourquoi l’ASPAS et d’autres associations demandent à ce que le putois intègre la liste des espèces protégées, au même titre que la loutre ou le vison d’Europe, deux autres espèces en mauvais état de conservation.
Jusqu’à présent, le ministère de l’Écologie (dont on sait les mains liées par le lobby de la chasse) est resté sourd à cette demande… Pire encore, il n’écarte pas totalement la possibilité que le putois puisse rejoindre la nouvelle liste ESOD 2023-2026 qui sera dévoilée en juin prochain !
En effet, en réponse à une question écrite du député Aymeric Caron qui demande à ce que le putois soit protégé, l’État répond, le 7 février 2022 : « Dans le cadre des travaux pour le prochain arrêté triennal 2023/2026 portant classement des ESOD, la position du ministère est de ne pas retenir le classement du putois, sauf justification locale particulièrement motivée »
Quand on sait comment sont établies les demandes de classement de telle ou telle espèce sur les listes départementales des ESOD, c’est-à-dire sur la base de déclarations de dégâts non-vérifiées et souvent invérifiables, dans des commissions préfectorales (CDCFS) dominées par les chasseurs où les associations de protection de la nature ont rarement leur voix au chapitre (pour ne pas dire jamais), le petit mustélidé a peut-être du souci à se faire… Comptez en tout cas sur la vigilance de l’ASPAS, qui n’hésitera pas à saisir à nouveau la justice si besoin !
L’arrêté concernant les ESOD 2023-2026 sera soumis à consultation publique vers la mi-mai : soyons très nombreuses et nombreux à y participer pour mettre un maximum de pression sur le gouvernement ! En pleine crise d’extinction du vivant, cette liste inique doit disparaitre une bonne fois pour toutes !
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