La fin du loup est programmée, le ministère de l’Écologie est déjà mort

Plus rien en France ne défend le loup, pourtant espèce protégée. Ni les préfets, ni même les Parcs nationaux. Le renouvellement du « Groupe National Loup » avec des anti-loups notoires est le dernier levier de cette éradication programmée. L’ASPAS en appelle au Président de la République pour qu’il crée un ministère de l’Écologie digne de ce nom.

1 – On compte aujourd’hui environ 200 loups en France. Or, 131 arrêtés préfectoraux de tirs de loup ont déjà été publiés depuis le début de l’année, soit une autorisation de mise à mort pour 1,5 animal ! Parmi les tireurs potentiels, nous trouvons l’éleveur qui s’est permis de tabasser deux gardes du Parc National du Mercantour à coups de manche de pioche. L’individu n’a toujours pas été mis en examen, et ces exactions contre des agents de l’Etat n’ont pas troublé le préfet des Alpes-Maritimes, qui l’a autorisé à participer à ces tirs ! Une telle complaisance de la part de l’administration et du ministère risque d’encourager la généralisation de la violence dans nos montagnes.

Loup (M. Quiot)2 – Mardi 12 octobre, le nouveau Groupe National Loup a été mis en place. Peu avant sa prise de fonction, son président Christophe Castaner (député maire PS de Forcalquier) n’a caché ni sa satisfaction, ni sa partialité : « c’est la première fois que l’on parle de gestion et de régulation du loup au sein d’un ministère de l’Ecologie ». La feuille de route de cette commission semble toute tracée. L’ASPAS [1] en a été exclue, malgré ses compétences sur le dossier : les protecteurs de la nature ne sont pas les bienvenus.

3 – Cerise sur le gâteau : le Parc national des Cévennes vient de demander à être considéré comme « zone d’exclusion du loup »! [2] L’ASPAS refuse qu’un espace protégé de 57 000 hectares de forêt en zone cœur (soit le plus grand Parc national boisé de France), qui bénéficie des financements du ministère de l’Ecologie et de l’Union Européenne, puisse décréter qu’il n’y a pas de place pour le loup. Où y en aurait-il alors ? Un Parc national n’a pas vocation à être une chasse privée (celui des Cévennes est déjà l’un des deux Parcs nationaux où la chasse est autorisée), ni un élevage de moutons, mais bien une zone de préservation de la faune et la flore dans un état de naturalité le plus authentique possible pour les générations futures.

Conclusion : le dossier du loup a totalement échappé au ministère dit de l’Ecologie. Face à cette accumulation de défaillances, l’ASPAS en appelle au Président de la République et au Premier ministre pour qu’ils créent de toute urgence un vrai ministère de l’Environnement doté de réels moyens réglementaires, humains et financiers pour mettre en place la véritable politique de protection de la nature digne du XXIème siècle qu’attendent les Français.

[1] Seconde association de protection de la nature en nombre d’adhérents, et l’une des plus présentes sur le dossier loup. L’ASPAS est la seule association à avoir attaqué la France sur sa désastreuse « gestion » du loup avec un recours auprès de la Commission Européenne et un autre au Conseil de l’Europe.
[2] La zone d’exclusion du loup n’a pas encore de définition légale, mais elle est l’objet d’une proposition de loi déposée le 16 octobre par 14 sénateurs apparentés socialistes (dont J.-P. Chevènement, R. Hue, F. Laborde,…).

 

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