Exprimez-vous contre le projet d’arrêté organisant la destruction de 36 loups

La ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, consulte le public sur un projet d’arrêté fixant à 36 le nombre maximum de spécimens de loups (Canis lupus) qui pourront être détruits pour la période 2016-2017. Le projet d’arrêté est consultable ICI. Nous vous invitons à participer en cliquant sur « Déposer votre commentaire » sur ce site.

Attention, la consultation est ouverte jusqu’au 22 juin inclus.

Conseils pour votre participation :

loupcpVous pouvez exprimer votre opinion en vous inspirant des éléments succinctement évoqués par l’ASPAS, mais un point de vue personnalisé aura plus de poids que plusieurs avis reprenant le même modèle, au mot près.
Les synthèses des observations du public des consultations précédentes montrent que le ministère tente d’opposer le monde urbain au monde rural. Les opposants au loup seraient des ruraux, tandis que ses défenseurs seraient des urbains… Si vous êtes éleveur ou agriculteur, ou issu du monde rural, précisez-le ! De même, si vous résidez dans une zone de présence du loup, ou simplement en zone rurale, n’hésitez pas à le mentionner !
Notre opinion ne semble guère importer au gouvernement, mais notre poids électoral oui… Vous pouvez également mettre ceci en avant !
Les injures ou les grossièretés ne faisant pas avancer les choses, nous recommandons vivement à tous de mettre le point fort sur des arguments solides.

Vous trouverez ci-après la position de l’ASPAS.

L’ASPAS est défavorable à ce projet d’arrêté qui ne permettra pas de faire baisser les dégâts attribués au loup. En l’absence de connaissance des effectifs actuels, il met en péril le bon état de conservation de cette espèce strictement protégée en France, en contradiction avec nos engagements internationaux. En effet :

– Le projet porte atteinte au bon état de conservation des populations de loups.
Les effectifs de loups en France sont encore faibles. Estimés à 301 au début de l’année 2014, ils n’étaient plus que 282 au début de l’année 2015. Comptant moins de 1000 individus « matures », l’espèce est considérée comme « vulnérable » (confrontée à un risque élevé d’extinction à l’état sauvage) sur la « Liste rouge des espèces menacées en France » (MNHN (1), UICN (2) ). Le « bon état de conservation » de l’espèce en France est encore loin d’être garanti.

Entre juillet 2015 et juin 2016, 45 loups sont morts, dont 43 du fait de l’homme : 33 abattus légalement, 2 braconnés et 8 tués par collision routière.
De l’aveu du texte présentant ce projet, à ce jour, les effectifs de loups ne sont pas connus, pas plus que l’impact que cette mortalité non naturelle a eu sur cette population et sur les dommages attribués au loup. Le chiffre de 36, qui n’a d’autre fondement que d’être le même que l’année dernière, est donc établi sans aucune justification ni connaissance de l’impact que ces destructions vont avoir sur la population de loups. Les engagements européens et internationaux de la France lui imposent pourtant de garantir le maintien de la population dans un état de conservation favorable. Cette garantie n’est, de fait, pas assurée par ce projet.
loup-regard
– Le plafond de 36 peut être révisé sans nouvel avis du CNPN (3).
L’article 4 du projet prévoit que le chiffre de 36 pourra être révisé lorsque les effectifs de loups à l’issue de l’hiver 2015-2016 seront enfin connus. Le projet ne prévoit aucune nouvelle consultation du CNPN. Passer outre cette analyse d’experts est irresponsable de la part du gouvernement.

– Le projet n’établit pas en quoi la destruction de 36 loups permettrait de faire cesser, ni même baisser les dommages attribués aux loups.
33 loups ont été légalement abattus la saison dernière. Il n’est pas établi que ces destructions ont permis de réduire les dommages attribués aux loups. Les données des années précédentes montrent l’inefficacité totale de ces prélèvements. Le ministère affiche plus encore ici sa volonté de « gérer » le problème du loup par plus de destructions et non par l’amélioration des moyens de protection. Les éleveurs, qui sont indemnisés de leurs pertes même s’ils ne protègent pas leurs troupeaux, ne sont pas incités à mieux se protéger de cette contrainte environnementale naturelle qu’est la présence du loup.
Le recours à la destruction ne peut permettre une réelle cohabitation entre élevage et loup. Tant que les troupeaux seront accessibles, et sauf à éradiquer cette espèce strictement protégée, ces destructions n’empêcheront pas la survenance de dommages sur les troupeaux non ou mal protégés. L’effort devrait donc être porté sur la protection des élevages et non sur le nombre de loups à abattre ou l’amélioration des moyens mis en œuvre pour les détruire.

(1) Muséum national d’histoire naturelle
(2) Union internationale pour la conservation de la nature
(3)
Conseil National de la Protection de la Nature

Les loups et l’ASPAS comptent sur votre mobilisation.
Merci d’avance pour votre participation.

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