Le ministère soumet à la consultation du public le projet d’arrêté relatif au classement « nuisibles » des espèces animales non indigènes : chien viverrin, raton laveur, vison d’Amérique, ragondin, rat musqué et oie bernache du Canada. Il autorise le piégeage et la destruction par tir des 5 premières espèces toute l’année. Jusqu’ici, afin de préserver le vison d’Europe, espèce protégée « en danger critique d’extinction au niveau mondial », les cage-pièges utilisées pour capturer les espèces « nuisibles » devaient être assorties d’une trappe permettant à la femelle de s’évader en période de dépendance des jeunes. Ce projet autorise les piégeurs à abandonner cette trappe au profit d’un système d’alerte qui présente un risque mortel pour le vison d’Europe.
Le site de la consultation est disponible ICI
Attention, la consultation est ouverte jusqu’au 10 juin inclus.
Pour vous aider dans votre argumentaire, vous pouvez vous inspirer :
Le risque de dommages aux espèces protégées doit être mieux prévenu
Le projet classe ces espèces « nuisibles », donc permet l’usage de pièges sur l’ensemble du territoire français, même là où ces espèces ne sont pas présentes. Cela a pour conséquence désastreuse d’autoriser l’utilisation de pièges tuants, non sélectifs, en tout lieu, dans tous les départements de France, toute l’année. Il convient a minima de restreindre ce classement aux seules zones où leur présence est avérée.
Les restrictions d’utilisation des pièges tuants sont limitées à la protection des visons d’Europe, loutres et castors, et dans les seules zones fixées dans l’arrêté ou délimitées par les préfets. Ces restrictions doivent, tant pour la loutre, le castor et le vison d’Europe, que pour le campagnol amphibie (espèce protégée présente dans les mêmes milieux), être étendues à l’ensemble du territoire français sur les abords des cours d’eaux et bras morts, marais, canaux, plans d’eaux et étangs, jusqu’à la distance de 200 mètres de la rive.
L’abandon de la trappe sur les cages pièges permettant aux femelles vison d’Europe de s’échapper au profit d’un système d’alerte est injustifié et met en péril les populations de visons d’Europe
Une fois alerté, le piégeur a 4 heures pour visiter sa cage. Or rien ne prouve que les jeunes visons d’Europe puissent survivre sans être allaités pendant une période aussi longue. C’est alors une mort atroce qui attend les jeunes visons.
Ce dispositif est censé être prévu par l’arrêté ministériel du 29 janvier 2007 relatif au piégeage des espèces dites « nuisibles ». Or cet arrêté est totalement muet sur ce point, ce nouveau dispositif est donc autorisé par ce projet d’arrêté sans être véritablement encadré.
Rien ne justifie que notre faune patrimoniale soit ainsi mise en danger. Le ministère invoque la nécessité de connaître les prises accidentelles d’espèces protégées. Or rien n’empêche de conserver les « trappes à visons » et d’intégrer, en complément, ce système d’alerte.