Interdites par le Conseil d’État, suite à un recours juridique porté par la LPO et One Voice, les chasses traditionnelles s’apprêtent pourtant à être à nouveau autorisées en France ! Opposons-nous massivement aux projets d’arrêtés en participant aux consultations publiques jusqu’au 6 octobre prochain.
3 jours après avoir promis monts et merveilles en termes de protection de la biodiversité au Congrès mondial de la nature à Marseille, le président Macron s’est visiblement rappelé que pour se faire réélire, ce serait pas mal d’avoir le soutien de quelques destructeurs de cette même biodiversité…
L’alouette des champs, par exemple, a perdu 35% de ses effectifs reproducteurs en 15 ans. En autorisant sa chasse à l’aide de pantes et de matoles dans 4 départements du Sud-Ouest, le président encourage le braconnage d’un maximum de 106 500 individus !
Dans les Ardennes, ce sont 1200 vanneaux huppés (oiseau au statut « quasi-menacé ») qui pourront être piégés, de même que 5800 grives et merles, et 30 pluviers dorés.
Dans son jugement du 6 août 2021, le Conseil d’État donnait raison aux protecteurs de l’environnement en estimant que les autorisations délivrées par le ministère de l’Écologie pour chasser ces oiseaux avec des techniques traditionnelles « ne sont pas conformes aux exigences du droit européen relatif à la protection des oiseaux ». En effet, les dérogations prévues par la directive européenne « Oiseaux » du 30 novembre 2009 interdisant les techniques non sélectives de capture d’oiseaux, ne sont possibles que s’il « n’existe pas d’autre solution satisfaisante ».
C’est précisément sur ce point que les nouveaux projets d’arrêtés tentent d’apporter de nouveaux arguments. Les oiseaux concernés seront heureux d’apprendre, par exemple, que « certaines recettes de cuisine ne sont possibles que si l’oiseau a été capturé et non tiré au plomb » !
Ou encore : « la pratique d’une chasse traditionnelle comporte une dimension ethnosociologique, un ensemble de cultures, une richesse de vocabulaire, un langage, des équipements (et leurs secrets de fabrication) et un art de vivre qui lui sont spécifiques et qui n’a donc pas d’équivalent dans la chasse au fusil » !
Et puis : « Ce qui compte pour ces chasseurs traditionnels, ce n’est pas tant l’acte de chasse en lui-même, mais tout ce qui l’entoure : l’art et la manière de confectionner un piège, celui de préparer l’espace chassable et de s’y fondre, celui d’attirer puis de capturer un oiseau migrateur, la connaissance des espèces, de leur biologie, de leur éthologie et de leurs migrations. »
Résumons : pour les 2 ou 3 recettes de cuisine, c’est vrai, elles risqueraient de disparaître, mais pour le reste, on ne voit pas bien en quoi une interdiction des chasses traditionnelles empêcherait les chasseurs de continuer à se parler dans la langue qui est la leur, à bricoler avec des bouts de ficelles et à participer à la connaissance des espèces ! Oui messieurs les chasseurs, tout ceci est possible sans tuer le moindre oiseau !
Participer aux consultations publiques !
N.B : il y a 4 projets d’arrêtés, donc 4 consultations publiques différentes. Il est important de participer aux 4 ! MERCI POUR VOTRE MOBILISATION !