Dites NON au projet anti-loup du gouvernement !

Dites NON au projet anti-loup du gouvernement !

Jusqu’au 7 décembre, opposons-nous massivement à la politique de tirs de loup du gouvernement en participant aux deux consultations publiques ouvertes sur le site du ministère de la Transition écologique !  

La première des consultations concerne le nouveau Plan national d’actions 2024-2029 sur le loup et les activités d’élevage. La seconde concerne le nouvel arrêté qui facilitera la destruction des tirs de loup… Ci-dessous, retrouvez des arguments pour vous aider dans la rédaction de vos avis.  

Consultation n° 1 – PNA Loup 2024-2029 : Avis défavorable !

Retrouvez ci-dessous la position commune partagée par les associations* qui ont claqué la porte du Groupe national Loup le 18 dernier septembre, après avoir découvert le contenu du prochain PNA…
  • Ce projet de Plan National d’Action, malgré quelques points positifs, est largement déséquilibré et ne vise pas à obtenir un bon état de conservation de la population de loups dans l’ensemble de son aire de répartition. Au contraire, il organise une régulation de l’espèce qui n’est pas acceptable.
  • La volonté affichée de baser les décisions sur des bases scientifiques est bienvenue. Le programme de recherche, issu d’un travail partagé du GNL, doit être poursuivi et financé durablement. Mais le contenu de ce PNA est en totale contradiction avec les bases scientifiques. Il ne tient pas compte des nombreux avis scientifiques (Muséum national d’histoire naturelle, Conseil national de la protection de la nature…). 
  • Le PNA précédent (2018-2023) n’a fait l’objet d’aucune évaluation de la pertinence des actions engagées. En particulier, il ne présente pas d’analyse de l’évolution de la situation en termes de dommages, de développement de la population de loups, de valorisation des expériences de terrain favorisant la coexistence, ou de baisse du nombre d’animaux d’élevage tués par rapport au nombre de loups présents. En conséquence, le projet actuel ne tient pas compte des enseignements du plan précédent.
  • Alors que ce PNA devrait viser l’atteinte du bon état de conservation de l’espèce en France, tout en assurant le soutien et l’accompagnement du pastoralisme, il n’est fait mention que des impacts négatifs de la présence du loup et non des bénéfices qu’elle apporte. A l’inverse, l’élevage est présenté uniquement au travers de ses aménités positives, sans tenir compte des problèmes qu’il peut engendrer.
  • L’engagement de l’Etat en faveur de la modification du statut de protection du loup et son déclassement d’espèce strictement protégée, envisagé à la fois dans la convention de Berne et dans la directive Habitats Faune-Flore, est une démarche sans précédent dans un PNA et contraire à l’objectif d’assurer le bon état de conservation.
  • Les autorisations et modalités de tir dérogatoire sont simplifiées et le PNA envisage d’augmenter le plafond annuel. Ces mesures visent à introduire une régulation de la population de loups, ce qui est contraire aux engagements de l’Etat.
  • Le principe de non protégeabilité de certains troupeaux reste maintenu, contrairement à l’avis du CNPN** et du rapport de l’IGEDD***. Ceci ne permet pas la généralisation des mesures de protection des troupeaux, qui reste la principale méthode efficace pour limiter les dommages.
  • Ce PNA ne présente pas clairement les actions, leur pilote, le calendrier de mise en œuvre, les financements…

Ce PNA n’est en réalité pas un plan d’action visant à favoriser le bon état de conservation du loup. Nous demandons l’abandon de ce projet et le retour à un texte plus équilibré, prenant en compte les avis scientifiques et les travaux du Groupe National Loup.

* ASPAS, Ferus, FNE, Humanité & Biodiversité, LPO et WWF 

** CNPN : Conseil national de la protection de la nature 

*** IGEDD : Inspection générale de l’environnement et du développement durable

Attention : il est important de bien personnaliser vos messages, évitez tout copier-coller !

Consultation n° 2 – projet d’arrêté encadrant les tirs de loups : Avis défavorable !

Aucune amélioration du précédent protocole n’a été apportée dans ce nouveau projet d’arrêté

  • Aucune des études menées n’a permis de démontrer que les abattages de loups tels que pratiqués par la France ont permis de faire baisser les dommages sur le bétail ;
  • L’effarouchement non létal n’est toujours pas une exigence préalable au tir, même s’agissant des troupeaux considérés comme non protégeables ;
  • Les tirs de défense continuent d’être déconnectés des dommages : les éleveurs, dès lors qu’ils protègent leurs troupeaux, peuvent obtenir une autorisation de tir même s’ils n’ont jamais été attaqués !
  • Les tirs de défense continuent à être autorisés, non seulement en l’absence d’attaque, mais aussi en l’absence de toute mesure de protection (sur les troupeaux déclarés comme non protégeables, ou situés sur les fronts de colonisation du loup)…
  • Les tirs de prélèvement continuent à être autorisés, véritables chasses aux loups qui n’assurent pas la défense des troupeaux mais consistent à tuer à tout prix un ou plusieurs loups dans un secteur, qu’ils soient ou non à l’origine des dommages allégués !

Pire encore, comme annoncé dans le projet de PNA, le ministère projette de faciliter encore les possibilités de tir : 

  • Les tirs de défense qui ne pouvaient être mis en œuvre que par un seul tireur autour d’un troupeau pourront être mis en œuvre par 2, voire jusqu’à 3 tireurs simultanément sur chaque troupeau, et même sur chaque lot d’animaux si le troupeau est ainsi divisé ;
  • Pour plus de discrétion, tous les tireurs pourront utiliser des dispositifs d’amplification de la lumière ou de détection thermique, et ne seront donc plus obligés d’utiliser un éclairage en cas de tir de nuit ;
  • Les tirs de défense renforcés (jusqu’à 10 tireurs autour d’un troupeau) seront encouragés par les préfets qui informeront tout au long de l’année les éleveurs de leur éligibilité à ce type de tirs ; 
  • Les autorisations de tirs de défense, simple ou renforcée, ne seront pas suspendues après destruction d’un loup… Cela veut dire que même sans nouvelle attaque, les tirs pourront continuer sans évaluation de l’effet de cette destruction !

Par ce projet qui assouplit encore plus les tirs de loup, la visée de l’État n’est pas de faire baisser la prédation sur le bétail, mais de stopper coute que coute la croissance et l’expansion de la population de loups, ce qui est en totale contradiction avec nos engagements internationaux !  

Attention : il est important de bien personnaliser vos messages, évitez tout copier-coller !
Merci à toutes et à tous pour votre mobilisation ! 

À lire aussi pour aller plus loin : la proposition de PNA alternatif faite par les associations

© Photo d’en-tête : Brenda Timmermans / Pexels

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