De nuisibles à susceptibles d’occasionner des dégâts : une mascarade !

Suite au vote de la Loi dite ” Biodiversité ” du 8 août 2016, le ministère chargé de l’écologie prépare actuellement les décrets modifiant les dispositions relatives à la chasse et à la faune sauvage. Grâce à ce projet, les espèces ne seront plus “nuisibles” mais “susceptibles d’occasionner des dégâts”… Sauf que cette modification purement sémantique ne change absolument rien au régime destructeur qui leur est applicable : tir en dehors de la période de chasse, déterrage des renards ou encore piégeage non sélectif et mutilant restent possibles toute l’année !

De plus, les listes d’espèces anciennement ” nuisibles ” devaient être révisées cette année. Ce projet reporte cette révision à 2019. Où s’arrêtera le ministère ?

Ceci est d’autant plus intolérable que ces listes noires sont fondées sur des éléments partiaux fournis par les fédérations de chasseurs et les piégeurs, sans qu’aucune vérification par un organisme indépendant ne soit possible.

De nuisibles à susceptibles d'occasionner des dégâts : une mascarade !

De plus, le rôle de chaque espèce dans les écosystèmes, ainsi que les services écologiques gratuits qu’elles rendent aux activités humaines (dissémination des végétaux, régulation naturelle des rongeurs, prévention des épidémies par l’élimination des cadavres, …) sont officiellement ignorés lors de l’établissement de ces listes.

L’ASPAS s’oppose au principe même d’autoriser un tel acharnement contre ces animaux sauvages !

Nous nous opposons à ce projet de décret qui prolonge la période de destruction des renards, mustélidés, corvidés et étourneau sansonnet, et demandons à ce que la modification sémantique prévue par ce projet s’accompagne d’un changement radical du régime applicable aux espèces concernées, notamment par :

  • La prise en compte de leur rôle écologique, économique et sanitaire,
  • L’abandon des modes d’abattage cruels tels que le déterrage et les pièges tuants et mutilants,
  • L’impossibilité de tuer ces espèces pour répondre aux intérêts du lobby de la chasse,
  • La mise en œuvre systématique de solutions alternatives non létales préalablement à la destruction des espèces,
  • Une révision drastique des zones où les abattages sont autorisés.

Le projet d’arrêté est consultable en suivant ce lien. Les citoyens peuvent exprimer leur avis sur ce projet jusqu’au 27 avril 2018 en remplissant le formulaire en bas de la page (” Déposer votre commentaire “). Nous vous invitons à y participer pour manifester votre mécontentement.

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