D’après le dernier rapport de l’OFB, révélé fin juillet, la saison de chasse 2023-2024 a provoqué 97 accidents, dont 6 mortels. Si la part de non-chasseurs parmi les victimes est en assez forte baisse (12 contre 23 la saison précédente), il n’en est cependant rien des incidents graves, qui eux repartent à la hausse (+ 19). Dans le détail, l’OFB a recensé 56 tirs sur des habitations (+ 8), 18 sur des véhicules (+ 3) et 29 sur des animaux domestiques (+8).
Ces chiffres, qui sont en outre forcément en deçà de la réalité (de nombreux incidents n’arrivant jamais aux oreilles de l’OFB), ne vont rien arranger au sentiment d’insécurité ressenti par des millions de Français chaque année en période de chasse, d’autant plus qu’à l’échelle nationale l’Etat faillit toujours dans sa mission de protection des citoyens face aux dangers de ce loisir mortifère.
Pire : de nouveaux cadeaux faits au monde de la chasse en 2024 aggravent encore davantage le risque accidentogène, notamment l’extension de la période de chasse des sangliers à 12 mois sur 12 (!), et l’utilisation, dans les départements « à forte densité végétale » qui le souhaitent, de la chevrotine, une munition pourtant décriée pour sa dangerosité !
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Contre ces nouveaux excès, un recours déposé par l’ASPAS devant le Conseil d’Etat est en attente de jugement. Une action qui intervient en parallèle de notre grande action lancée en octobre 2023 contre « la chasse qui tue (aussi) des humains », avec la saisie du tribunal administratif de Paris d’un recours en carence fautive de l’Etat.
À travers ces requêtes, nous voulons contraindre le Gouvernement à prendre les mesures nécessaires et propres à assurer la sécurité et la tranquillité de la population en période de chasse, en adoptant notamment, pour l’ensemble du territoire, des règles strictes et proportionnées qui responsabilisent les chasseurs et réduisent leur pouvoir de nuisance.
Pour ramener de la sérénité dans nos campagnes, deux mesures fortes devraient au minimum être adoptées : un jour sans chasse au niveau national (le dimanche, jour qui concentre le plus d’accidents), ainsi qu’un périmètre de sécurité d’au moins 3 kilomètres autour des habitations.
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