Un nouveau loup a encore été tué, par un chasseur, ce matin en Haute-Savoie. Officiellement, il ne s’agit pas de chasse, mais de « tir de défense », sous couvert d’un arrêté préfectoral de complaisance qui autorisait un éleveur à déléguer à 3 chasseurs le tir d’un loup. Bien loin de ce que les initiateurs du « protocole loup » avaient décidé lors de sa publication, nous arrivons à ce jour à la résurgence de la chasse au loup, revendiquée depuis 2008 par la Fédération Nationale des Chasseurs.
Ce matin, vers 8h30 à Montmin (Haute-Savoie), un des trois chasseurs mandatés par un éleveur a abattu une louve. Cela dans le cadre d’un arrêté de tir de défense, c’est-à-dire un tir censé défendre un troupeau en cas d’attaque. Mais on voit bien là, la démonstration de ce que nous craignions et dénoncions depuis la mise en place de ce dispositif : une mascarade qui cache en fait la résurgence de la chasse au loup, alors qu’officiellement et légalement ce dernier est toujours protégé par le droit français et européen.
Cette mascarade, avec les tirs de défense qui se transforment en chasse à l’affût au loup, a son pendant avec les « tirs de prélèvement » qui localement se transforment en battue au loup réunissant le banc et l’arrière banc des fédérations de chasse.
Au lendemain de la « Conférence Environnementale » l’ASPAS en appelle à Mme La Ministre de l’Écologie pour une meilleure maîtrise de ce dossier, certes difficile, mais qui ne trouvera pas de solution en transformant le loup en espèce gibier.
L’ASPAS demande l’arrêt immédiat des dizaines d’autorisations qui ont été délivrées sans retenue par les préfets des départements concernés, puisque nous en sommes aujourd’hui à quelque 119 arrêtés de tirs de défense, et 5 arrêtés de tirs de prélèvement, tout cela pour 150 à 200 loups actuellement présents en France.
Dans les Alpes-de-Haute-Provence, il y a plus d’autorisations de tirs d’animaux (44 arrêtés !!!) que de loups présents dans ce département !!!
C’est la démonstration de l’anarchie totale de ce dossier qui a complètement échappé au ministère de l’Écologie. Tout ce gâchis, sans pour autant qu’apparaisse le moindre apaisement dans ce conflit qui oppose la profession agricole aux protecteurs de la nature. Et pour lequel le ministère de l’Écologie s’est fait complètement déborder. Le seul écho qui nous parvient du ministère, c’est celui des fusils des chasseurs.