En Haute-Loire, les agriculteurs manquent de renards

En Haute-Loire, les agriculteurs manquent de renards

Pour les chasseurs, « la bête noire » c’est le renard, car il est accusé de manger leurs cocottes d’élevage, lâchées dans le seul but d’être tirées. Pour les agriculteurs en revanche, « la bête noire » c’est le rat taupier (synonyme de campagnol), car il décime leurs cultures et détériore la qualité des fourrages, avec des conséquences indirectes sur la santé des vaches et sur le lait qu’elles produisent.

Un article daté du 24 juillet 2019, publié dans L’Eveil de la Haute-Loire, témoigne d’une situation très critique parmi les éleveurs de la Haute-Loire notamment, dont les prairies sont de plus en plus infestées par les campagnols. Titré « Rats taupiers : la nouvelle bête des agriculteurs de Haute-Loire », l’article ne mentionne pas le rôle que peuvent jouer les renards, pour limiter la prolifération des rongeurs. Car oui, le renard se nourrit de milliers de campagnols, chaque année, surtout au printemps lorsqu’il doit nourrir et élever sa progéniture. Le bon sens serait donc évidemment d’interdire la chasse aux renards, afin de rétablir un équilibre naturel des espèces. Rien de nouveau sous le soleil : c’est ce que l’ASPAS répète en boucle depuis des décennies !

En Haute-Loire, les agriculteurs manquent de renards

Mais quelque chose est en train de changer. Pas vraiment chez les chasseurs, qui voient toujours dans le renard un vilain concurrent à leurs sombres agissements, mais chez la population en général, de plus en plus renseignée sur sa place dans l’écosystème, et davantage consciente de l’absurdité de vouloir maintenir Goupil sur la liste des espèces SOD* ». Et si les citoyens ne sont pas écoutés lorsqu’ils s’expriment dans le cadre des consultations publiques, ils peuvent l’être autrement, par exemple lorsqu’ils donnent leur avis sous un article de presse.

C’est précisément ce qui s’est passé pour cet article de l’Eveil : inspiré par leurs commentaires, le journal a décidé de publier une semaine plus tard un second article titré « Rats taupiers – Haute-Loire : le renard n’est pas un nuisible », et en donnant la parole à des experts. Un grand merci à eux donc !

Plus les médias locaux porteront dans leurs colonnes la voix des scientifiques et des associations de protection animale, plus l’imposture de la chasse et du soutien sans faille que leur apporte l’Etat sera révélée au grand jour, à l’échelle rurale. Cette fameuse ruralité que les chasseurs se disent incarner, alors que pour entretenir leur loisir sanguinaire, ils ne font que troubler… 

*Espèces SOD : espèces susceptibles d’occasionner des dégâts. Une liste établie tous les 3 ans par le ministère de la Transition écologique.  

 Prenez la défense de Goupil !

Dernières actualités

“L’usage du monde, voyage entre nature et culture”

A voir au cinéma dès le 18 septembre 2024 le nouveau film d’Agnès Fouilleux aborde de nombreux sujets liés à l’écologie, dont celui du sort réservé aux animaux soi-disant “nuisibles”, et pour lesquels l’ASPAS mène une lutte acharnée depuis de nombreuses années.

Braconnage : aidez-nous à coincer les tueurs de loups ! 

Pour la première fois en 30 ans, depuis leur retour spontané en France, les loups voient leur population stagner, voire baisser… Une situation extrêmement préoccupante qui s’explique notamment par :   Concernant le braconnage en particulier, plusieurs facteurs peuvent expliquer sa recrudescence :  De l’importance de protéger les loups en France  En tant

Chasse : les incidents graves repartent à la hausse !

D’après le dernier rapport de l’OFB, révélé fin juillet, la saison de chasse 2023-2024 a provoqué 97 accidents, dont 6 mortels. Si la part de non-chasseurs parmi les victimes est en assez forte baisse (12 contre 23 la saison précédente), il n’en est cependant rien des incidents graves, qui eux repartent

Besançon limite la chasse dans ses forêts !

Chasse interdite les mercredis et samedis après-midi, suppression de l’agrainage des sangliers et fin des lâchers de faisans : la nouvelle convention triennale qui lie l’ACCA et la municipalité de Besançon est une excellente avancée, à la fois pour les animaux sauvages mais aussi pour les promeneurs. Faute de mesures ambitieuses

Inscription à la newsletter

X