Comment chasseurs et piégeurs ont échappé au (premier) confinement

Pendant que les agents de l’OFB et les bénévoles d’associations naturalistes respectaient le confinement, au sacrifice de suivis scientifiques importants, les chasseurs faisaient pression pour continuer leurs morbides activités sur le terrain. Un clientélisme que l’ASPAS s’est empressée de dénoncer.

Comment chasseurs et piégeurs ont échappé au (premier) confinement

Le 16 mars, le président des chasseurs Willy Schraen déclarait à ses troupes que certaines activités de chasse restaient autorisées malgré le confinement (chasse individuelle à l’approche, piégeage, agrainage, …), avant de faire volte-face 48h plus tard, suite à une mise au point du gouvernement dont seul Willy a eu connaissance (puisqu’il n’y a pas eu de communication officielle…) : toute chasse et toute activité de piégeage seraient bel et bien interdites, obligeant les chasseurs à respecter le confinement général comme tout le monde !

Hélas, très vite des dérogations ont commencé à fleurir dans le Jura (tirs de corvidés), dans l’Aube (agrainage des sangliers), dans les Landes (tirs de sangliers)… avant de progressivement s’étendre un peu partout en France. Comble de l’ironie : pour justifier leurs déplacements, les chasseurs étaient invités à cocher la case « pour des missions d’intérêt général » de leur formulaire COVID-19 !

Face à la multiplication des dérogations, l’ASPAS a décidé de lancer le 31 mars aux côtés des associations AVES et Crow Life une pétition pour demander une interdiction totale de la chasse et des opérations de destruction. Au 15 avril, la pétition avait déjà récolté près de 82 000 signatures. Dans le même temps, plusieurs sources nous ont confirmé que les inspecteurs de l’environnement de l’OFB avaient reçu ordre de stopper leurs opérations de contrôle sur le terrain. De crainte que les braconniers multiplient leurs exactions, comme nous le constations, nous avons donc invité tout un chacun à signaler aux autorités des comportements suspects, et nous faire part de leur témoignage à l’adresse : temoignage@aspas-nature.org.

La disparité des réglementations locales a créé un flou inacceptable en cette période où les règles sanitaires pour protéger la population se devaient d’être limpides. C’est pourquoi l’ASPAS a également décidé d’adresser une lettre ouverte au Président de la République, co-signée par 13 associations, pour exiger davantage de transparence et d’équité.

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