La destruction des “nuisibles” sévèrement critiquée par des scientifiques

La destruction des “nuisibles” sévèrement critiquée par des scientifiques

Un panel d’experts dénonce l’absence de justification et l’inefficience du massacre annuel de millions d’oiseaux et de mammifères sauvages accusés d’être potentiellement néfastes aux activités humaines.

En partenariat avec l’ASPAS et la LPO, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) a constitué un comité d’experts scientifiques et sociétaux indépendants afin d’émettre un avis sur la pertinence de la liste des “Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts” (ESOD) fixée tous les 3 ans par arrêté ministériel. Les conclusions de leur rapport sont sans appel : le classement d’une espèce en ESOD est jugé réducteur et anthropocentré, sans aucune justification scientifique, et ne prend pas en compte leurs rôles dans le fonctionnement des écosystèmes naturels, notamment leurs relations écologiques avec les autres espèces.

Selon les experts, les mesures de gestion découlant du classement ESOD, dont les motifs sont très permissifs et mal définis, n’ont pas démontré leur efficacité et ne sont pas proportionnées. L’utilisation de l’adjectif “susceptible” indique ainsi une possibilité et non pas une réalité des dégâts, qui devraient être constatés, avérés, quantifiés et imputables, selon un cadre scientifique rigoureux, alors que leur véracité, leur plausibilité et leur causalité ne sont aujourd’hui pas contrôlées. Si un individu ou une population animale est susceptible, dans des conditions spécifiques d’accès ou d’habitats favorables, de développer un comportement acquis de prédation ou de destruction d’une culture ou d’un bien, il faudrait substituer à la notion d’ESOD une définition de situation de conflit, locale et temporelle et privilégier des solutions constructives pour une cohabitation sereine.

Ce rapport, transmis au ministre de l’Écologie, conforte notre plaidoyer pour demander la révision de l’arrêté triennal du 3 août 2023 fixant la liste des ESOD du groupe 2 (belette d’Europe, fouine, martre des pins, renard roux, corbeau freux, corneille noire, pie bavarde, geai des chênes et étourneau sansonnet) pour chaque département de 2023 à 2026. La LPO et l’ASPAS ont en effet déposé des recours juridiques auprès du Conseil d’Etat et contestent 161 classements ESOD départementaux sur les 420 établis par le ministère de la Transition écologique en France métropolitaine, dont la totalité pour le renard (88), le geai (5) et la belette (1). La décision sur le fond est attendue dans 1 à 2 ans.

Photo d’en-tête : Pie bavarde © Fabrice Cahez

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