L’ASPAS, qui vient de faire annuler un arrêté similaire dans la Somme, a attaqué l’arrêté du préfet de la Seine-Maritime qui autorisait les tirs de nuit de renards pendant toute l’année 2019, mais nous attendons toujours la date de l’audience…
Sans attendre de connaître le résultat, la préfecture du 76 projette de renouveler son arrêté pour 2020 : ce sont jusqu’à 850 renards qui pourraient être abattus ! Par rapport à son arrêté précédent, le préfet a fixé un nombre maximal de renards pouvant être tués et réduit la période d’application des tirs de 12 à 3 mois ; faut-il y voir une conséquence de l’action juridique menée par l’ASPAS ?
Quoi qu’il en soit, ce nouvel arrêté n’est pas plus acceptable que l’ancien. Il est en effet toujours adopté pour les mêmes (mauvaises) raisons : le renard serait une menace pour les élevages avicoles, s’attaquerait au gibier de repeuplement des chasseurs (perdrix grises), serait porteur de différents maladies (gale, échinococcose, néosporose), et ses populations seraient « en hausse tendancielle »…
Les citoyens sont invités à participer à la consultation publique jusqu’au 10 février 2020, en écrivant à ddtm-srmt-bnfdr@seine-maritime.gouv.fr et en précisant la mention « consultation sur la régulation du renard en tirs de nuit par les lieutenants de louveterie de la Seine-Maritime de février à mai 2020 ».
Pour participer écrivez à ddtm-srmt-bnfdr@seine-maritime.gouv.fr
Quelques éléments de réponse, pour la défense de goupil :
– La gale sarcoptique. Il s’agit d’une maladie parasitaire propre à de nombreuses espèces de mammifères et qui ne présente aucun danger pour l’homme et les activités humaines. L’animal peut en mourir. Chaque espèce porte une souche de parasite qui lui est assez spécifique et qui passe donc difficilement à une autre espèce. Sachant que les renards peuvent en mourir, pourquoi chercher à les éliminer pour ce prétexte ?
– L’échinococcose alvéolaire. Plusieurs études scientifiques démontrent que la destruction des renards était inutile pour lutter contre cette maladie, voire qu’elle favorisait sa progression, en ce qu’elle peut contraindre des renards infectés à se déplacer vers des zones encore saines…
– La néosporose est liée à un parasite unicellulaire, dont le réservoir est représenté par les chiens domestiques. On ne connaît pas aujourd’hui de rôle épidémiologique démontré pour la faune sauvage, renard compris. Tuer des renards pour ce prétexte ne correspond donc en aucun cas au 3e critère de l’article L. 427-6 du code de l’environnement.
L’autre argument avancé par la préfecture est “la hausse tendantielle” des populations de renards. Tant mieux pour la biodiversité ! Le renard étant une espèce territoriale, il n’y aura jamais “pullulation” de renards sur un même territoire ; comme de nombreuses autre espèces, les populations de renards s’auto-régulent et adaptent leurs portées suivant la quantité de nourriture disponible. Au Luxembourg, où la chasse est interdite depuis 2015, aucune augmentation spectaculaire et problématique des renards n’a été constatée.
Par ailleurs, tuer des renards pour protéger certaines espèces gibier en vue de mieux les chasser n’est pas plus recevable : cela revient à privilégier les intérêts d’une poignée de particuliers au loisir sanguinaire, au détriment de l’intérêt général.
Enfin, il y a l’argument du renard mangeur de poules. A problème simple solution simple : poulailler bien fermé = problème réglé !
Attention à ne pas faire un simple copier-coller des arguments de l’ASPAS : il faut que votre réponse soit écrite avec vos propres mots. Si vous habitez le département ou un département limitrophe, précisez-le !
Prenez la défense de Goupil !
- Signez la pétition pour demander la protection des renards !
- Diffusez la brochure de l’ASPAS “Protégeons les RENARDS !“
- Téléchargez et diffusez les actes du “colloque Renard” organisé par l’ASPAS en mai 2017