17 % d’accidents de chasse en plus ! Les chasseurs s’en félicitent, l’État laisse faire

L’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) vient de rendre public son rapport sur les accidents de chasse pour la saison 2015-2016. Le bilan est sans appel : 17 % d’accidents en plus, soit 146 accidents contre 122 pour la saison précédente ! Pourtant, ce bilan semble satisfaire l’ONCFS et la Fédération nationale des chasseurs qui, dans un communiqué de presse commun écrivent : « ce constat ne remet pas en cause la tendance baissière et continue du nombre d’accidents observé depuis près de 20 ans ».

chasseur-fusilMais on fait dire ce que l’on veut aux chiffres… « 10 accidents mortels (14 durant la saison précédente) restent à déplorer dont trois auto-accidents. Deux non chasseurs figurent parmi les victimes ».

Se féliciter des statistiques des deux dernières décennies est presque cynique lorsque 17 % des accidents ont impliqué des non-chasseurs, soit presque 2 accidents sur 10.
Pire ! 20 % des accidents de chasse mortels ont concerné des non-chasseurs cette saison !
Et derrière les chiffres, ce sont des vies fauchées par la pratique de la chasse qu’il faut avoir à l’esprit. Celles de Gaël (43 ans) randonneur abattu le 5 décembre 2015 en Haute-Savoie, et de Samuel (20 ans), promeneur tué le 10 octobre 2015 en Isère.

L’ASPAS réitère aujourd’hui les revendications qu’elle porte depuis des années, pour qu’enfin des mesures de bon sens encadrant la chasse et les chasseurs soient prises :
– trêve de la chasse le dimanche (plus de la moitié des accidents ont lieu le dimanche),
– responsabilités pénales des dirigeants des structures cynégétiques,
– instauration d’un périmètre de sécurité autour des habitations (mesure qui n’existe plus depuis 1982 sur la moitié du territoire national),
– établissement d’une réglementation nationale pour encadrer la sécurité liée à la chasse (il n’existe plus aucun texte législatif ou règlementaire en application en France !),
contrôle annuel de l’état de santé, et de la vue, pour obtenir le renouvellement du permis de chasser,
– mise en place d’un seuil légal de concentration d’alcool dans le sang et dans l’air expiré au-delà duquel la chasse est interdite, et instauration de l’infraction qui en découle.

L’ASPAS demande aussi au gouvernement d’assumer ses responsabilités envers le monde de la chasse, en réorganisant son établissement public en le retirant des mains du lobby de la chasse*. L’intégration de l’ONCFS dans la future Agence Française de la Biodiversité aurait pu être une réponse à cet état de fait, mais le coche a été raté.
Dans notre démocratie, il est aujourd’hui inacceptable d’accorder autant de pouvoir à une activité dangereuse, qui concerne moins de 2 % de la population, et de laisser perdurer ce laxisme omniprésent.

* L’ONCFS est présidé par Henri Sabarot, président de la fédération départementale des chasseurs de Gironde, et a un Conseil d’Administration où les chasseurs sont majoritaires.

Pétition pour l’arrêt de la chasse le dimanche

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